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Caribeart

Gilles Eugene, connu sous le nom de Goodÿ est un artiste Guadeloupéen apprécié pour la qualité de son travail, la sincérité de sa philosophie et le ” particulier ” qui réside dans ses œuvres. Avec vingt ans de carrière à l’international et sans réseau d’influences ou soutien institutionnel. Artiste certifié i-CAC, membre au CNFAP, ambassadeur pour la Guadeloupe à la Mondial ART Academia, la carrière de Goodÿ n’est pas prête d’être terminée.

C – Votre art s’invite dans des espaces nouveaux, est-ce qu’il est toujours axé sur le questionnement? Que voulez vous transmettre à travers vos oeuvres ?

G – Dans mes œuvres, il y a un message simple qui est axé sur le questionnement. Se questionner et chercher au fond de soi par nos sens. Regarder autrement afin que de nos ressentis nous puissions aborder nos avenirs dans l’écoute et le respect des différences. Un questionnement qui nous parle des tensions, des frottements, des écarts, et de la richesse de la diversité qui fait l’unité de notre monde : tout est question de choix. Aujourd’hui, nous sommes tous le produit de nos rencontres et de celles de nos parents avant nous. Toutefois, les rencontres du passé sont tronquées et voilées par des mensonges, des oublis et des méconnaissances. Il est important de connaitre pour construire. Rien ne se fait sans passé. Construire un demain sur l’oubli de l’Hier est ce qu’on demande à beaucoup trop de peuples !

Mon plan d’œuvre a été de commencer par la ville avec ses murs qui rendent dur et d’aller vers l’individu social dans une forme “d’archéologie sociale” ; plus j’avance vers l’individu plus je fouille dans son passé. Une démarche que j’ai appelé “Regard sur l’évolution du Monde” d’où le tréma indispensable sur le “Y” de Goodÿ. Ce tréma, c’est mon regard, mes deux yeux qui scrutent les sociétés au-dessus de mon air enjoué, parfois sympathique, souvent grave que traduit mon pseudonyme Goodÿ. Je cherche en permanence ce questionnement individuel qui va emmener le regardeur à une forme d’introspection pour mettre en place chez lui un processus de “Construction-Déconstruction-Reconstruction” (la CDR). Tout ceci pour tenter de nous inscrire dans une dynamique de respect de nos différences, qui est à mon avis, la clé sinon l’une des principales clés de la sauvegarde de notre humanité, de notre vivre ensemble. Un respect de nos différences important pour éviter le lissage de l’Histoire, de la Culture, de l’Identité et à terme un lissage génétique, voire physique et psychologique. Nos résolutions de sociétés apparemment libérales sont en train de créer une uniformisation qui n’est pas visible pour tous, mais vécue par tous.

“L’univers du numérique me permet d’aller plus loin, de franchir des frontières que mes moyens financiers n’auraient pas pu franchir”

C – Votre démarche artistique sur Facebook est philosophique et spirituelle particulièrement à travers le partage de vos citations illustrées. Quelle est votre relation avec votre audience ? Qu’est ce que le digitale vous a apporté dans votre art ?

G – Facebook et les réseaux sociaux en général ne sont que le prolongement numérique de ma démarche et de mon travail. De ce fait, vous retrouverez la même empreinte philosophique et spirituelle. Cela me permet d’agrandir mon audience, mais ne change rien à ma volonté de partage.

L’univers du numérique me permet d’aller plus loin, de franchir des frontières que mes moyens financiers n’auraient pas pu franchir, d’accéder à des organismes, des associations et des personnes. Il m’a permis aussi de diffuser mon travail, ma philosophie et mes projets. Je suis dans l’univers du numérique depuis mes débuts, car travaillant seul, j’ai dû mettre en place un certain nombre d’outils de mémoire, de suivi, de diffusion et de commercialisation. J’étais même en avance sur pas mal d’outils, je les trouvais limités. Aujourd’hui le monde plonge vers un excès de numérique, ce faisant, les limites des outils que j’avais se sont vus effacées.

C – Vous avez récemment célébré vos vingt ans de carrière, de nombreuses expositions en Italie, Russie, Colombie, de l’Angleterre en passant par les États-Unis sans oublier la Caraïbe. Quel a été le plus grand challenge ?

G – Ma carrière à l’international vient tout juste de commencer depuis 2015. C’est grâce à cet ancrage dans mon territoire “archipel multiple-pluriel”, nommé Guadeloupe (…) Pour y arriver, je suis entouré et accompagné. Entouré de ma famille, de l’appui de la confiance de mon épouse et de mes enfants dans mes projets qui pèsent sur toute la famille, et du soutien que me porte les Guadeloupéens pour l’essentiel, mais aussi d’autres soutiens des iles sœurs et particulièrement en Martinique. Entouré aussi de quelques rares et précieux amis qui n’hésitent pas à me dire les choses franchement. Je suis accompagné par l’amour de mon métier, la recherche de l’excellence, la volonté de faire et le désir de partage avec les personnes à qui je montre mon travail en toute sincérité : le public des expositions virtuelles et physiques. Il est important cependant de souligner que c’est un travail titanesque que de développer une carrière, des projets et du travail en étant seul.

Ce “seul et autrement” a été mon challenge depuis le début de ma carrière en 2000. Un challenge qui est basé sur la réussite d’une carrière artistique en restant ancré physiquement et spirituellement à mon Pays Guadeloupe tant dans la création que la commercialisation. Je suis un partisan du “positivisme cartésien” : je pense d’abord à tous les problèmes et embûches possibles aussi improbables qu’ils puissent être ; je cherche les solutions ; et même s’il ne me reste qu’un seul petit pourcent de chance de réussir, si je veux aller là, rien ne m’en empêchera !

C – Comment la culture caribéenne influence-t-elle votre travail artistique ?

G – La réponse sera très courte. D’abord la définition de culture caribéenne telle que je la ressens me dérange parfois, comme un genre de panier où on met tout le linge pour ne pas avoir à faire un tri dérangeant… Je ne suis pas influencé par ce genre de culture fourre-tout ! Car à mon sens, c’est le cas dans l’inconscient de beaucoup pour ne pas avoir à affronter la notion de particularité à laquelle s’adjoint la notion de différence et qui est souvent entendue comme un schisme. Et comme je ne peux pas demander à chaque lecteur son point de vue, je vais m’arrêter à celui-ci, celui qui me dérange, ce qui évitera toute confusion.


Je préfère rester précis surtout quand on me parle de culture. Je suis influencé par ma culture Guadeloupéenne qui a des similitudes avec celles d’autres îles de la Caraïbe, mais aussi des particularités qui font de moi l’individu unique que je suis tout en étant comme les autres. La Culture est quelque chose de trop précieux pour la diluer, même si c’est le cas, de plus en plus.


Il faut tout de même noter qu’il existe une culture Caribéenne qu’il vaudrait mieux définir et qui, même si elle ne m’influence pas, existe et se situe plus largement au-delà de la culture de chaque peuple qui compose la zone géographique attenante. Mais cette notion de culture caribéenne est, à mon sens, mal définie ou mal usitée.
Tout comme j’aurais alors pu être influencé par la culture française et au-delà d’elle la culture européenne qui aurait au-delà d’elle la culture occidentale… d’où certains, pour faire encore plus simple, vous diront qu’ils sont citoyens du Monde, donc ils sont influencés par une culture universelle ou mondiale ?

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