An tan lontan* vous manque ? Flash back dans un univers antillais, mixé et coloré sous les pinceaux du talentueux Ludovic Pozzo.
L’artiste nous fait (re)découvrir nos origines culturelles caribéennes avec une série de tableaux atypiques qu’il a imaginés. *An tan lontan, expression créole, signifie “l’ancien temps”, mot à mot “le temps d’avant”.
C – Vous nous faites voyager dans le temps, avec vos peintures exotiques retraçant des époques, des moments, des modes, des cultures créoles. Qu’est-ce qui vous inspire le plus ?
L – Je considère que ce qui est loin est toujours plus attirant que ce que nous avons devant nous car cela nourrit l’imagination, c’est comme partir à l’aventure. Mes tableaux exotiques peuvent suggérer le voyage mais je voulais simplement trouver une façon de peindre à la manière des grands maîtres de la peinture en puisant dans ma propre culture.
” Ce n’est que pendant mes études secondaires, lors des cours d’histoire de l’art, que le déclic s’est produit : ” La peinture, c’est pour moi “.
C – Quand avez-vous commencé à peindre ? Quels sont vos principaux outils de création ?
L – Je n’ai jamais appris le dessin. Dans l’ordre chronologique, j’ai commencé très tôt à développer un sens artistique, j’ai encore des souvenirs frais de la maternelle quand le professeur dessinait à côté de moi je corrigeais ses dessins dans ma tête ! (…) Ce n’est qu’au cours de mes études secondaires pendant les cours d’histoire de l’art que quelque chose a fait tilt ” La peinture c’est pour moi “.
Un jour, pendant mon exposition, une personne m’a dit qu’elle pensait qu’il s’agissait de différents peintres en raison de la variété des styles. “
C – Comment la culture caribéenne vous influence-t-elle dans vos œuvres d’art ?
L -Je ne sais pas ce que je vais peindre demain. La culture antillaise m’a servi de tremplin comme thème pour entrer dans une série de tableaux. C’était sans chercher trop loin, dites-moi moi-même d’où je viens…
Le soleil est mon moteur de créativité car il me donne toute son intensité aux couleurs de la vie. J’aime l’exotisme, les pays lointains et même les époques passées, cela me parle et m’inspire. Je travaille au gré de mon imagination bouillonnante qui à la suite d’un sentiment, d’un mot, d’un son, fera émerger dans mon esprit un tableau fini, après je n’ai plus qu’à le réaliser.
Un jour, lors de mon exposition une personne m’a dit qu’elle pensait qu’il s’agissait de différents peintres à cause de la variété des styles.
C – Vous avez aussi une forte influence indienne, que l’on remarque avec votre remake de Mona Lisa ou “Goodbye madras”. D’où vient votre famille dans les Caraïbes ?
L – J’ai la chance d’avoir plusieurs origines, mon père est martiniquais. Ma mère est indienne de la Guadeloupe. Cette influence indienne vient de ma famille naturellement. De l’histoire de mes ancêtres je fais des tableaux historiques comme pour ” 22 Mai : Le Dessin Couleur Cacao ” et ” Adieu Madras “. Comme disait Picasso, ” les tableaux sont des souvenirs que l’on écrit soi-même “.
” J’aime tous mes tableaux sans distinction car ils racontent tous une étape de ma vie “.
C – Quelle est l’œuvre d’art dont vous êtes le plus fier, et pourquoi ?
L – Je ne suis jamais fière mais plutôt satisfaite de voir une évolution dans mon travail, je suis aussi spectatrice de ce que je fais car je ne sais jamais où je vais ! Par exemple, ma plus grande joie du moment est mon dernier tableau “Benji dans la nuit”, avec ce tableau je me suis réconciliée avec la couleur bleue que j’appréciais moyennement !
J’aime tous mes tableaux sans distinction car ils racontent tous une étape de ma vie, mais il y en a un qui a une saveur particulière ” La mulâtresse au Diamant “. En effet c’est le premier tableau qui marque la fin de l’expérimentation et le début de la maturité technique, c’est grâce à lui que nous suivons tous les autres. Cette aventure picturale, je l’ai commencée à 20 ans.
C – Avez-vous des conseils à donner à ceux qui veulent se lancer dans l’art, la peinture ?
L – Il n’y a pas vraiment de recette, chaque artiste doit vivre sa propre évolution. Il est important de connaître le dessin et l’histoire de l’art. Tout vient en essayant des choses. Les échecs, le doute, l’indifférence sont des ingrédients qui façonnent l’artiste en devenir. Dans la vie il y a des milliers de couleurs et donc des milliers de chemins à parcourir, il y en a pour tous les goûts et donc chacun peut trouver le sien.
Ludovic nous fait découvrir l’essence de ses origines guadeloupéennes et martiniquaises. Un véritable reportage aux Antilles, qui remplit de fierté l’équipe de Caribeart mag. Ludovic est un grand favori !
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